Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a publié, le 2 mars 2021, une note s’intéressant aux principales caractéristiques et tendances d’évolution du secteur informel au Maroc.
La note présente les principales caractéristiques du secteur de l’informel par référence aux résultats des trois dernières enquêtes réalisées par le HCP et vise à examiner son évolution au cours des dernières années, en introduisant un indicateur composite de l’informalité confectionné sur la base des facteurs étroitement liés à son développement.
La note révèle notamment que :
- la part du secteur informel dans le volume total des emplois créés s’est élevée à 28,7 %, et sa contribution au PIB a atteint 11 % ;
- le commerce représente toujours le principal vecteur de l’économie informelle au Maroc, avec une part de 50,6 % des effectifs employés en 2013 ;
- les créations d’unités de production informelles (UPI) ont été plus soutenues au cours de la période 1999-2006, affichant une progression de 2,9 % en moyenne par an. Cette dynamique s’est essoufflée entre 2007 et 2013, avec un rythme de croissance ne dépassant pas 1,3 % en moyenne par an ;
- si les activités industrielles, notamment le textile, ont été les moins attractives en termes de créations d’UPI , par contre, dans les secteurs des services, particulièrement la branche des transports et communications et aussi la restauration, les UPI se sont développées confirmant la tertiarisation de ce secteur ;
- le salariat est resté faible au sein du secteur informel, la part des salariés informels n’ayant pas dépassé 9 % de la population active totale des salariés en 2013. Quant aux travailleurs non rémunérés, leur poids est resté faible dans l’informel, s’établissant à 0,59 % en 2007 puis à 0,44 % en 2013 ;
- la principale composante fiscale qui influence le secteur informel est la taxe sur la valeur ajoutée et non l’impôt sur les sociétés ;
- le recours à l’auto-emploi ou au travail indépendant, souvent lié à un impératif de survie, constitue une composante prépondérante au sein des différentes formes de l’informalité. En 2013, les unités de petite taille mobilisant une seule personne ont constitué 74,9 % de l’ensemble des UPI, alors que les unités de quatre personnes et plus n’y ont représenté que 2,9 %.
En conclusion la note précise que la crise sanitaire actuelle a mis en exergue les vulnérabilités du secteur informel et l’importance des aides publiques à déployer pour soutenir le pouvoir d’achat de ses effectifs employés.
Ainsi, bien qu’il offre une solution alternative au chômage et au manque de revenu, sa structure de fonctionnement et sa productivité ne permettent pas son développement économique et n’assurent pas une protection sociale face aux crises économiques.
Source : Haut-Commissariat au Plan, Les Brefs du Plan n° 16, « Le secteur informel au Maroc : principales caractéristiques et tendances d’évolution », 2 mars 2021 : https://www.hcp.ma/Les-Brefs-du-Plan-N-16-02-Mars-2021_a2668.html.
Consulter la note dans son intégralité.
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